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Kakao Bank : des taxis à la banque en ligne
Les big data au service de l’analyse financière des clients
Deux banques coréennes entièrement en ligne vont ouvrir en Corée, dont Kakao Bank, une filiale de Kakao qui est la première messagerie mobile du pays. Kakao Talk est installé dans 99% des smartphones coréens. La firme dispose ainsi d’une masse de données sur ses utilisateurs Outre des services de paiement, Kakao est aussi présent dans le e-commerce et un service d’appel de taxis via smartphone.
Les datas de ses clients seront utilisés par la Kakao Bank par exemple, pour évaluer la solvabilité financière des clients qui solliciteront des prêts. L’exploitation du « big data » doit permettre aussi à terme de délivrer des prêts à des autoentrepreneurs et à des microentreprises, à des taux plus compétitifs que les banques traditionnelles.
Les Fintech coréennes attirent les investisseurs
Ant Financial, un spinoff d’Alibaba, ne s’y trompe pas. Il a injecté 200 M$ dans la Fintech. Ant Financial compte faire jouer les synergies avec ses 450 millions de clients. Il entend aussi séduire les 8 millions de Chinois qui se rendent chaque année en Corée du sud pour faire leurs achats.
Rappelons que le fonds K-Fund 1 de Fleur Pelerin a levé 100 M€ auprès de deux entreprises Internet sud-coréennes de premier plan, Naver et de Line, sa filiale de messagerie instantanée (220 millions d’utilisateurs actifs par mois dans le monde).
Une Assurtech simplifie l’expérience client
Spécialisée dans la complémentaire santé collective, Alan a levé 12M€ en octobre dernier. Et elle a obtenu un agrément d’assureur auprès de l’Autorité contrôle prudentiel et de résolution, une première depuis 1986 pour une compagnie indépendante. Elle vise les start-up et les PME de moins de 250 salariés.
Grâce à une offre 100 % digitale, une entreprise peut souscrire un contrat en trois minutes. De plus, les feuilles de soin peuvent être prises en photo par l’assuré et envoyées à Alan directement en ligne pour obtenir un remboursement. Alan entend ainsi faire la différence par son expérience utilisateur. L’assureur prépare également une offre pour les travailleurs non-salariés et les indépendants.
La transformation digitale de la banque Goldman Sachs
Les traders de Goldman Sachs remplacés par des algorithmes
En 2000, l’équipe cash equities de Goldman Sachs employait 200 traders à son siège. Aujourd’hui, il n’en reste que 2. Ils ont été remplacés par des algorithmes, assistés par 200 informaticiens. C’est ce qu’a déclaré Marty Chavez, le Directeur financier, en janvier dernier.
Même en investment banking, où la relation humaine reste importante, la banque veut aussi s’affranchir partiellement du coût élevé des « rainmakers”. La banque a disséqué 146 différentes étapes d’une introduction en Bourse. Cette mutation est rentable, car un investment banker serait rémunéré environ 700.000$ par an.
Marcus, plateforme de prêt
En 2016, Goldman Sachs a aussi lancé Marcus, une plateforme de prêt pour les particuliers. Elle fonctionne sans intervention humaine. La banque a mis ainsi un pied remarqué dans la banque de détail.
Le nom de la plateforme se réfère au fondateur de la firme, Marcus Goldman (1821-1904).
Evanescent en 2008, le prêt peer to peer a représenté 26Mds$ en 2015 et devrait atteindre près de 900Mds$ en 2024 selon Transparency Market Research.
Toutes ces mutations reflètent la nécessité de répondre à l’inflation récente des coûts, issue de la régulation. Elles démontrent aussi s’il le fallait l’opportunisme légendaire de Goldman Sachs.