La période de transition ayant pris fin, le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union Européenne il y a quelques mois. Sur le marché immobilier en France, une certaine effervescence avait été constatée quelques mois avant la sortie définitive en raison de l’incertitude qui résultait du Brexit.
La demande a donc évolué à la hausse mais ces acquéreurs ont du mal à se financer. En effet, les conditions d’accès au crédit immobilier pour les non-résidents britanniques se sont durcies, qu’il s’agisse de britanniques ou de français vivant au Royaume-Uni. Plusieurs raisons à cela.
Les recommandations en matière de crédit du Haut Conseil de Stabilité Financière
Les taux d’intérêt bas des dernières années ont facilité l’accès à la propriété. Emmanuelle Assouan, directrice générale adjointe à la stabilité financière à la Banque de la France a déclaré dans Le Parisien « Nous avons eu en 2020, en dépit des confinements, 5,4% de croissance de crédit immobilier, comme ces dernières années. Nous sommes devenus le pays de la zone euro où les ménages sont les plus endettés. Nous avons atteint un seuil critique ». En effet le taux d’endettement des ménages en France a progressé de 40% en 5 ans.
Ainsi après des recommandations assez strictes en 2019 à destination des banques, le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) a légèrement assoupli ces règles en décembre 2020 en demandant aux établissements bancaires de ne pas dépasser un taux d’endettement de 35% (assurance emprunteur incluse) et une durée d’emprunt de 25 ans. Ces recommandations deviendront obligatoires d’ici cet été et ont pour vocation d’encadrer l’accès au crédit pour les emprunteurs français, tout comme pour les emprunteurs non-résidents, et ce afin d’éviter toutes dérives. Il est à noter que dans la réalité la durée d’emprunt pour les non-résidents atteint rarement 25 ans et se situe plutôt en général autour de 20 ans.
L’incertitude des banques françaises face au Brexit
Notre Responsable Clientèle Internationale et Expatriés, Laure Lewis, a constaté que de moins en moins de banques acceptent des dossiers concernant des expatriés au Royaume-Uni ou des britanniques. Selon elle « C’est face à l’incertitude de l’avenir du pays que certaines banques ont décidé de mettre une halte à ces demandes, notamment des banques qui intervenaient dans les Alpes où les demandes des Britanniques sont très nombreuses. Ces dernières ont préféré réduire la voilure au cas où un vrai souci économique se pose Outre-Manche afin d’éviter de se retrouver avec trop de dossiers en contentieux. » Dans les faits, nous constatons en effet que sur 10 banques qui octroyaient avant le Brexit des crédits aux emprunteurs venant du Royaume-Uni, 3 d’entre elles ont soit complètement arrêté soit freiné le financement de projets pour ce type de clients.
Nous remarquons aussi que d’autres banques acceptent moins de demandes de crédit immobilier pour les non-résidents britanniques car ces établissements bancaires demandent bien souvent un placement financier en complément du crédit octroyé. Or étant donné que l’Angleterre est sortie de l’Europe, de plus en plus de sociétés de gestion dans lesquelles ces placements financiers sont détenus ne souhaitent plus avoir des souscripteurs ressortissants du Royaume-Uni. Selon Laure Lewis, cela s’explique par le fait que le « passeport européen a disparu et les réglementations et les juridictions sont plus floues ».
Des crédits non-résidents octroyés au cas par cas
Pour obtenir un crédit immobilier si vous êtes non-résident britannique, mieux vaut donc bien préparer votre demande de financement et vérifier auprès d’un courtier spécialisé si votre demande a des chances d’aboutir en effectuant avec lui une étude de faisabilité avant de signer tout compromis de vente en France.