Le financement participatif (crowdfunding) gagne en popularité, tout particulièrement dans le secteur immobilier. Très attractif pour les investisseurs, ce mode de financement est pratique mais relativement coûteux pour les emprunteurs.
Le crowdfunding immobilier séduit
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le baromètre annuel de Fundimmo, les sommes levées en crowdfunding immobilier ont atteint 373 millions d’euros en 2019, un chiffre en hausse de 102% par rapport à 2018. 544 projets immobiliers ont ainsi pu être cofinancés, en hausse de 60% sur un an.
L’épidémie de Covid-19 n’a pas ralenti l’engouement des investisseurs pour ce mode de financement alternatif. D’après les données connues sur l’année en cours, les nouvelles levées de fonds ont été peu nombreuses pendant la période de confinement, mais ont ensuite bénéficié d’un effet de rattrapage en mai-juin, très suivi par les investisseurs. Les chiffres de 2020 ne devraient donc pas décevoir face à ceux de 2019 malgré une année pour le moins compliquée. La réalisation des projets a en effet pris du retard pendant la période de confinement, entraînant un report de certains remboursements et une hausse du risque de défaut dans les prochains mois.
Quels sont les projets immobiliers financés en financement participatif ?
On en trouve surtout deux types : les opérations de promotion immobilière (construction d’un bien neuf) et les opérations de marchands de bien (restructuration de bâti ancien) ou de promotion immobilière. Dans les deux cas, l’entreprise en charge de la réalisation du projet immobilier a besoin de financements pour effectuer les travaux, mais la crise sanitaire et économique que nous traversons oblige désormais les banques à se montrer plus prudentes dans leur octroi de crédit. Les promoteurs doivent bénéficier d’un apport initial plus élevé que par le passé, au risque de ne pas obtenir de financement bancaire. En conséquence, d’autres sources de financement complémentaires sont recherchées, d’où le recours aux plateformes de crowdfunding qui permettent de lever des capitaux auprès du grand public.
Les levées de fonds réalisées à travers des plates-formes de financement participatif se caractérisent toutefois par leur taux élevé (autour de 10% par an hors frais), ce qui explique au passage la popularité de ce type de placement chez les épargnants. A contrario, ce taux est assez peu avantageux pour les emprunteurs, qui se financent généralement à des taux plus élevés qu’auprès d’une banque. Pour les promoteurs, le crowdfunding vient donc souvent en simple complément d’un financement bancaire ou d’un financement obtenu auprès de fonds spécialisés. Face à un contexte désormais plus difficile pour l’accès au crédit bancaire depuis le début de la crise du Covid-19, il y a fort à parier que malgré ses taux élevés, le crowdfunding immobilier a encore de beaux jours devant lui.