Crowdlending : que finance le prêt participatif ?

Crowdlending : que finance le prêt participatif ?

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Sur les trois premiers mois de 2019, le crowdlending a financé 43 millions d’euros auprès des PME-TPE, soit une hausse de 21 % par rapport à 2018. Des chiffres prometteurs qui cachent plusieurs réalités. D’un côté, le nombre de dossiers financés semble diminuer. D’un autre côté, des acteurs historiques se retirent. C’est le cas de Lendopolis qui se détourne des PME pour les énergies renouvelables et l’immobilier. C’est le cas de Unilend qui est en liquidation judiciaire. Pourquoi ? Le développement du marché français reste trop timide et les gros acteurs sont obligés de rechercher de nouveaux relais de croissance dans les autres pays européens, ou de fusionner entre eux, ou de rejoindre des grands groupes bancaires. Surtout, parmi les motivations de Lendopolis de quitter le crowdlending sur le segment des PME-TPE, il y a trois facteurs déterminants : le coût élevé de l’opération qui éloigne les entreprises, des conditions de sélection durcies pour limiter le taux de défaut de paiement et la capacité des banques à proposer de très bonnes conditions de financement.

Des taux d’intérêt jusqu’à 10 %

Reprenons dans le détail ces trois griefs. Le maintien de taux directeurs négatifs par la Banque centrale européenne permet aux banques de proposer des financements à des taux très peu élevés : 2 % en moyenne. Là, où les acteurs du crowdlending affichent au mieux 5 ou 6 %, et souvent 8 à 10 %. Cela tient au mode de financement des plateformes. Pour attirer le grand public et lui permettre de couvrir d’éventuelles pertes, elles proposent des souscriptions en ligne avec un rendement de 8 à 10 % par opération. Pour abaisser ce taux, elles mettent en place des fonds communs de placements (FCP) commercialisés auprès des institutionnels avec une promesse de rendement de 3 à 4 %. Si au départ le financement en ligne était majoritaire, ce n’est plus le cas. Pour 4 euros prêtés, environ 3 euros proviennent des FCP et 1 euro du grand public.

Cette répartition n’est pas neutre dans l’évolution des critères pour obtenir un prêt participatif. Ainsi, chez WeShareBonds, une entreprise peut solliciter un financement si elle réalise 1 million d’euros de chiffre d’affaires minimum, dégage un excédent brut d’exploitation d’au-moins 100 000 euros, existe depuis plus de trois ans, dispose de la forme juridique adéquate (SA, SAS, SARL, SELAS, SELARL, SELAFA) et n’exerce pas d’activité de promotion immobilière. Si toutes ces conditions sont cochées, alors un prêt participatif peut être envisagé. Pour cela, la demande devra elle aussi respecter des conditions précises : le montant sollicité doit être compris entre 100 000 euros et 3 millions d’euros, remboursé sur une période de 1 à 7 ans à un taux d’intérêt de 2,5 à 8 %. Il y a quelques souplesses : remboursement par amortissement, c’est-à-dire par mensualités régulières, ou remboursement in fine, c’est-à-dire en une fois au terme de la période du crédit. Et l’objet du financement est libre : besoin de fonds de roulement, développement commercial, recherche et développement, croissance externe, refinancement, reprise de parts d’un actionnaire partant… De même, une garantie n’est pas systématique. Chez Bolden, ce sont quasiment les mêmes exigences, à ceci près : le montant emprunté peut débuter à 50 000 euros, il n’y a pas de garantie ou d’assurance emprunteur, une offre de leasing est disponible en alternative du prêt et les opérations immobilières sont autorisées. Alors que chez Unilend, le prêt pouvait débuter à 10 000 euros mais pas excéder 500 000 euros.

Avoir une réflexion marketing sur son besoin de financement

Au total, le prêt participatif ne finance plus les démarrages d’activité mais uniquement l’accompagnement d’un développement déjà viable économiquement. S’il vient en substitution d’un refus de financement bancaire, c’est plus parce que la direction de la banque n’a pas cru dans le projet présenté et moins parce que l’entreprise n’a pas les reins solides pour honorer sa future dette. Pour des raisons réglementaires et économiques, les plateformes de financement participatif par prêt appliquent quasiment les mêmes critères d’analyses des dossiers. Et à mesure des remboursements en amortissement ou in fine, elles reversent aux prêteurs particuliers et aux FCP, la part qui leur revient. C’est totalement transparent pour les uns et pour les autres. Cela demande toutefois une très grosse dose d’énergie pour l’entreprise au moment de l’appel à financement. Car qui dit collecte en ligne, dit campagne marketing sur les réseaux sociaux. La discrétion n’est pas permise, sinon le financement ne sera pas obtenu.

 

Pour en savoir plus :

Epargne : qu’est-ce que le crowdlending ?

Lendopolis arrête le financement des TPE et PME

Comment fonctionne le crowdlending, une investissement participatif qui prend de l’ampleur ?

Comparatif crowdfunding financement participatif

 

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