Comment investir dans les forêts ?

Comment investir dans les forêts ?

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La forêt est un écosystème riche, et une ressource pour beaucoup. Les différentes crises nous rappellent à quel point nous en dépendons. Investir dans les arbres et les voir grandir, lentement, est une manière de participer à sa protection. Cette démarche a du sens tant sur le front du climat que sur l’aspect financier.

Les développements économiques toxiques auxquels nous assistons rendent aujourd’hui cet engagement nécessaire. A l’heure où l’on tente de définir ce que peut être une finance durable, la forêt comme actif tangible permettant de créer des puits de carbone et de fournir des ressources en bois pérenne est une piste intéressante. L’accroissement de la demande en bois (construction, industrie, ameublement, énergie) rend cet investissement alternatif non seulement utile mais aussi sûr, durable et transmissible.

Comment optimiser un investissement forestier ?

L’investissement forestier peut être optimisé selon l’état patrimonial de chacun et adapté à sa situation. Son intérêt consiste à créer de la valeur par capitalisation de nouveaux actifs – qui sont des actifs vivants.

Les différents dispositifs fiscaux dépendent des situations individuelles et doivent être étudiés au cas par cas. Ils donnent notamment droit, en France, à une réduction d’Impôt sur le Revenu (IR/LOI DEFI) : un abattement de 75% lors de transmissions, successions et donations et une exonération partielle d’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), le tout susceptible d’évoluer en fonction de la réglementation.

Où investir pour obtenir un bon rendement ?

L’investissement forestier en France

Lorsque l’on s’intéresse au marché des forêts, l’étude qui fait référence depuis 25 ans est l’Indicateur du marché des forêts en France, réalisée par la Société Forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations (Société de Gestion de Portefeuille agréée par l’AMF) à partir des données SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural).

Dans l’estimation des domaines forestiers, le prix n’est pas le seul critère d’analyse à étudier. En effet, si le prix moyen s’élevait à 4 190 euros/ha en 2019, 90% des transactions sont conclues à des prix s’échelonnant entre 620 et 12 470 euros/ha. Cette diversité de prix reflète la qualité des biens mis en vente, la localisation géographique, la surface des biens et le degré de concurrence entre candidats à l’acquisition.

A l’inverse de ce que l’on peut constater en immobilier traditionnel, les biens de grandes surfaces et homogènes (> 25ha) se vendent à un niveau de prix à l’hectare supérieur aux petites surfaces. Ceci s’explique notamment par une meilleure rentabilité pour la coupe de bois. En effet, les rendements des forêts étant faibles (entre 1 et 3 %), il est important de disposer d’une surface suffisamment importante pour palier à cela.

Domaines forestiers bâtis versus domaines forestiers non bâtis

Un bien composé d’un bâtiment et d’une forêt atteint généralement un prix supérieur à la somme des prix des deux éléments considérés séparément.

Pour chiffrer cette survalorisation des biens forestiers bâtis, chacun des éléments est évalué séparément, puis la somme est comparée à la valeur de marché. La différence entre la valeur constatée sur le marché et la valeur ainsi calculée permet d’apprécier la survaleur liée à l’association du bâtiment et de la forêt. Elle reflète notamment l’importance accordée au cadre de vie entourant le bien bâti.

Un marché de la forêt aux prix élevés

En France, les prix des massifs forestiers sont devenus élevés, car ils ont bénéficié d’incitations fiscales à l’investissement dans la forêt. Les professionnels ne parviennent plus à trouver de massifs présentant un bon rapport qualité-prix en fonction du volume de bois attendu. Faire un investissement permettant de dégager un rendement minimum est devenu compliqué.

Investir dans un domaine forestier à l’étranger

Cependant d’autres voies existent. La Roumanie dispose de forêts au moins aussi belles qu’en France, et tout aussi diversifiées (chênes, hêtres, épicéas…) et protégées. Aujourd’hui, la réglementation y est très stricte : les plans d’aménagements y sont plus contraignants que les plans de gestion en France, ainsi que les possibilités d’exploitation. Une gestion forestière de qualité permet de faire fructifier l’actif, le bois roumain trouvant des débouchés à forte valeur ajoutée (ameublement, construction, tonnellerie, parqueterie…). Ainsi, en Europe, une bonne gestion forestière permet de générer de la valeur tout en faisant progresser le couvert forestier.

Ailleurs dans le monde, le sujet peut être brûlant alors que la pression sur les terres s’accroît, que la demande en bois grandit et que le changement climatique exigerait que l’on prenne soin des forêts. Certaines sont devenues des symboles sur le front du climat. Plus elles se dégradent, moins les gaz à effets de serre anthropiques sont absorbés. Plus elles sont exploitées, plus le climat s’emballe. Il faut donc limiter la pression sur ces zones sensibles. Pourtant, des solutions existent pour investir en améliorant le couvert forestier grâce à des programmes d’afforestation permettant à la fois de répondre à la demande en bois toujours croissante, et au problème mondial du climat.

Allier rentabilité d’un domaine forestier et climat

L’afforestation est une plantation d’arbres ayant pour but d’établir un état boisé sur une surface longtemps restée sans arbre, ou n’ayant jamais été boisée. Elle combine un intérêt économique partagé entre les investisseurs et les communautés locales. Des programmes particulièrement innovants permettent de satisfaire la demande en bois certifié tout en établissant des zones protégeant la forêt endémique en vue de préserver, voire de retrouver une biodiversité propre à la région. Ce type de sylviculture impose une culture raisonnée (1100 arbres/ha, contre 1500 à 3000 arbres/ha en intensif). Cette répartition de développement des forêts est plus exigeante que celle habituellement adoptée et va au-delà des normes internationales. Ce fonctionnement, qui alterne plantation non intensive de jeunes arbres et zones en préservation ou régénération, permet de préserver les ressources hydriques des sols. Des cycles de croissance longs de 20 ans (contre 7 ans pour la production de cellulose) fournissent un bois destiné à un usage durable en ameublement et construction. La ressource est valorisée tout en respectant les sols et plus largement la zone.

Investir avec un acteur reconnu

L’origine et les conditions d’exploitation du bois méritent une attention particulière.

Stéphane Ledentu, professionnel reconnu dans la gestion forestière durable, est le fondateur du Groupe SLB, partenaire de Carte Financement. C’est un acteur qui se distingue par son approche de l’investissement forestier. Grâce à la gestion durable de ses forêts au Brésil, le groupe a développé Econologic Program®, un label dont la méthodologie de calcul a été certifiée par Bureau Veritas, qui atteste du carbone fixé au sein des forêts, selon les standards du GHG Protocol, standard qui définit un cadre pour mesurer et attester des émissions de GES. Un tel investissement permet de démontrer qu’il est possible de concilier l’activité économique avec le souci de préserver l’environnement.