Le monde du paiement mobile parie sur la biométrie
Alors qu’Apple Pay a été lancé le 19 juillet dernier en France, son succès commercial se fait attendre. Les consommateurs américains utilisent encore leurs cartes et le cash car ils restent préoccupés par la question de la sécurité. A conditions d’être pédagogues, les apporteurs de nouvelles technologies basées sur la biométrie, pourraient connaître un coup d’accélérateur. En tout cas, ils fourbissent tous leurs armes.
Une multitude d’outils biométriques pour assurer la sécurité des paiements dématérialisés
Les concepteurs de smartphones et les développeurs de logiciels de paiements embrassent une grande variété d’approches face au paiement dématérialisé, car ils considèrent que le SMS seul ne suffit plus et que la cybercriminalité prolifère. C’est tout le marché lucratif du paiement qui voit ses cartes rebattues.
Quelles pistes de signature via le corps humain existe-t’il actuellement pour sécuriser les paiements dématérialisés?
- L’empreinte digitale est une technique bon marché, mais elle est contournable.
- Le scan de l’iris utilise plus de paramètres que les autres méthodes d’identification, si bien que fiabilité va au-delà de l’identification, jusqu’à l’authentification. Un scan de l’iris peut être fait à plus de 10 mètres de distance.
- L’électrocardiogramme.
- La voix (ex : Talk to Pay de La Poste).
- La numérisation des veines de la paume, une option intéressante dans les points de vente. Les veines sont encore plus fiables les empreintes digitales. Elles sont difficiles à usurper car elles se situent sous la peau. Pour l’heure, cette technique est encore coûteuse.
- La mesure du comportement, basée sur tous les capteurs intégrés aux smartphone, capables d’analyser comme il est utilisé (mouvement du poignet, saisie d’un texte, gyroscope, accéléromètre). Ces solutions sont encore peu avancées.
La reconnaissance faciale s’impose comme la référence en biométrie
Alors que l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle vient de commencer à tester la reconnaissance faciale pour des raisons de sécurité, cette innovation n’est plus réservée aux films de James Bond.
Selon Morpho, elle se base sur des systèmes automatisés capables d’identifier un individu en fonction des caractéristiques de son visage telles que l’écartement des yeux, des arêtes du nez, des commissures des lèvres, des oreilles, menton, etc. Ces données rassemblées sont analysées puis comparées à une base de données préétablie. Au final, il est possible d’identifier une personne.
La reconnaissance faciale se décline dans le monde des paiements grâce à certains logiciels, installés sur un smartphone, une tablette ou en ordinateur, équipés d’une caméra. Ainsi,un utilisateur peut accéder à un compte sans entrer un identifiant et un mot de passe. Les débouchés sont évidents dans le e-commerce. Le choix de la reconnaissance faciale a aussi été fait par la société finlandaise Uniqul et Alibaba (avec Smile to Pay). En mars dernier, le site ReCode a indiqué qu’Amazon voulait déposer un brevet pour instaurer le selfie comme nouveau mode de paiement en ligne.
La reconnaissance faciale, une réalité
Cette année, le géant de Mountain View a lancé l’application Hands Free, qui est testée dans quelques grandes enseignes partenaires à San Francisco.
Le paiement est directement validé grâce à une caméra filmant le client et authentifiant son identité. Google affirme que ces clichés seront immédiatement détruits après la transaction. La reconnaissance faciale est aussi utilisée par le HCR pour distribuer l’aide alimentaire aux réfugiés syriens enregistrés en Syrie. Elle sert à régler les courses dans les magasins en réduisant la fraude.
Le futur du paiement biométrique : la reconnaissance faciale bientôt remplacée par la reconnaissance vocale ?
Néanmoins, pour beaucoup d’experts, la reconnaissance faciale en magasin risque d’être considérée comme intrusive. Selon une enquête du Ponemon Institute, la reconnaissance vocale serait l’un des outils d’identification les plus facilement acceptés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne. Dans l’immédiat vont coexister un grand nombre d’offres, à moins que n’émerge une combinaison de plusieurs technologies.