Depuis quelques années, le padel s’est hissé au rang de phénomène sportif et social. Ce jeu hybride, entre tennis et squash, séduit aussi bien les sportifs du dimanche que les compétiteurs aguerris, devenant l’une des pratiques les plus dynamiques en France. Mais derrière les smashs spectaculaires et les matchs endiablés, un véritable marché se structure, mêlant urbanisme, immobilier et financement.
Une croissance fulgurante qui bouscule les terrains
En 2019, la France comptait à peine 700 terrains de padel homologués. Début 2025, ce chiffre dépasse les 2 200, répartis dans plus de 1 000 clubs affiliés à la FFT. Et si l’on inclut les structures privées non homologuées, le parc atteindrait environ 3 400 terrains. Un bond spectaculaire qui illustre la vitalité du sport, portée par une croissance annuelle de plus de 30 % selon PwC.
Ce développement rapide s’accompagne d’une explosion du nombre de pratiquants : la Fédération française de tennis a récemment franchi la barre symbolique des 100 000 licenciés padel, auxquels s’ajoutent plus de 600 000 joueurs réguliers non licenciés. L’Île-de-France, l’Occitanie et la région PACA concentrent à elles seules la majorité de cette pratique grandissante.
Urbanisme, nuisances et arbitrages fonciers
Si le padel trouve facilement sa place dans les zones périurbaines, avec des complexes de 4 à 6 terrains parfois adossés à des installations événementielles, la donne est toute autre dans les grandes villes. À Paris, Marseille ou Nice, le foncier adapté se fait rare. Les implantations en zone urbaine rencontrent des obstacles : manque de surfaces adaptées disponibles, contraintes de bruit et conflits de voisinage. Plusieurs tribunaux ont d’ailleurs ordonné la fermeture de terrains jugés trop bruyants, forçant les opérateurs à repenser leur approche avec des solutions couvertes et phoniquement isolées.
Ces contraintes créent une première fracture entre les zones facilement aménageables et les centres urbains sous pression foncière. L’implantation stratégique devient un facteur clé de réussite pour les exploitants et investisseurs.
Structurer les projets : une nécessité financière
Construire un terrain de padel représente un investissement dont le coût varie entre 25 000 € et 250 000 € ! La couverture d’un terrain est assez onéreuse. Selon un article publié par Arthur Loyd qui reprend des données de Padel Magazine, les prix selon les types de terrains seraient les suivants :
- Terrain extérieur : entre 25 000 € et 60 000 €.
- Terrain semi-couvert : entre 50 000 € et 120 000 €.
- Terrain intérieur : entre 100 000 € et 250 000 € (Padel Magazine)
Vous l’aurez compris, la couverture du terrain est un élément important du prix. Il est surement possible d’optimiser ce coût par terrain en fonction du nombre de terrains construits. Le site Constructeur Padel donne quelques éléments de réflexion intéressants.
Pour les projets plus ambitieux (clubs multisites, franchises ou plateformes indoor), le besoin de structuration financière devient évident.
Bien que nous n’ayons pas encore beaucoup de recul sur le financement bancaire, il parait envisageable de l’étudier pour ceux qui ont déjà expérimenter une première exploitation, qui ont déjà des bilans et comptes de résultat permettant de mener une analyse financière fiable et rigoureuse. La partie exploitation comprenant de temps en temps une partie restauration pourra faire l’objet d’un prêt professionnel sur 5 à 7 ans alors que le financement du foncier pourrait s’étudier comme un financement immobilier sur une durée de 15 ans. Cependant, nous imaginons facilement que l’atypisme de cet actif rendra peut être l’exercice compliqué du côté des banques. En il faudra peut être également étudier une partie du financement en crédit-bail pour les équipements. Nous voyons quelques projets de financement en dettes privées ou encore clubs deals entre investisseurs passer. Le padel n’échappe pas non plus à l’essor du financement participatif. Certaines plateformes de crowdfunding accueillent désormais des projets de clubs locaux, avec des tickets d’entrée accessibles dès 1 000 € et des promesses de rendement de 10 %.
Un actif hybride, entre passion et rentabilité
Derrière la raquette et le filet, le padel s’impose comme un actif à part entière. À mi-chemin entre l’équipement sportif, le loisir rentable et la foncière d’exploitation, il attire de plus en plus d’investisseurs professionnels. Le modèle économique repose sur des flux prévisibles : abonnements, réservations en ligne, partenariats, tournois, événements privés.
Des opérateurs structurés, parfois issus du monde du fitness ou de l’hôtellerie, lancent des plateformes de gestion multisites à l’échelle nationale. Les investisseurs institutionnels s’y intéressent désormais, à condition que les projets offrent une visibilité à moyen terme et une qualité d’exploitation professionnelle.
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Le padel n’est plus un simple phénomène de mode : c’est un marché en cours de structuration, qui conjugue passion populaire et exigence économique. Dans ce contexte, le rôle du conseil et du financement devient clé pour transformer un terrain de sport en véritable actif de rendement.
