Alors que la France a fait face à une nouvelle phase de la pandémie de Covid, désormais dominée par le variant Omicron, l’activité d’un certain nombre d’entreprises continue de tourner au ralenti, mettant en jeu leur survie. Pour les aider, le ministre de l’Economie a annoncé de nouvelles dispositions dans le dispositif de Prêt Garanti par l’Etat (PGE).
Le PGE adapté pour ne pas couler les entreprises
Depuis le début de la crise, 697 000 Prêts Garantis par l’Etat (PGE) ont été souscrits par des entreprises françaises selon les chiffres annoncés par Bruno Le Maire début janvier. Mais ces prêts ont vocation à être remboursés à partir du mois de mars 2022, alors même que la crise sanitaire est loin d’être finie et que nombre de sociétés sont encore à la peine avec une activité ralentie.
En effet, le dispositif du Prêt Garanti par l’Etat (PGE) a été instauré au début de la crise en mars 2020, avec un délai de remboursement initial d’un an après sa souscription, rallongé depuis à 24 mois. Un prêt souscrit par une entreprise en mars 2020 doit donc théoriquement commencer à être remboursé en mars 2022. Cette échéance qui arrive inquiète fortement certains professionnels, pour qui l’année 2021 n’a pas été comme ils l’espéraient l’année de la relance, la pandémie étant toujours bien présente dans nos vies.
« Il y a aujourd’hui quelques milliers d’entreprises, de très petites entreprises, commerçants, artisans, hôteliers, restaurateurs, personnes qui travaillent dans le bâtiment, dans les travaux publics… C’est pour nous, 25.000 à 30.000 entreprises qui voient arriver l’échéance du printemps prochain en se disant « Je ne vais pas arriver à rembourser » a détaillé Bruno Le Maire, avant d’annoncer des aménagements du dispositif.
Concrètement, les sociétés qui sont en difficulté pour rembourser leur Prêt Garanti par l’Etat (PGE) pourront se tourner vers la médiation du crédit pour demander :
- Soit un étalement du remboursement de leur prêt : prévu initialement sur six ans, il pourra être étalé jusqu’à dix ans en fonction des situations.
- Soit de commencer à rembourser par exemple non pas à partir de mars 2022 mais en mars 2023, soit un délai supplémentaire de douze mois.
Bon à savoir : le dispositif du Prêt Garanti par l’Etat (PGE) est par ailleurs prolongé jusqu’au 30 juin 2022.
Pierre et Vacances face au remboursement du PGE
Entre les confinements successifs, les restrictions de déplacement, les ouvertures et fermetures de frontières au gré de l’émergence de variants du virus, le secteur du tourisme est sans doute l’un des plus touchés par la crise économique provoquée par la pandémie.
Le groupe Pierre et Vacances semble avoir été touché de plein fouet : en avril 2021, le groupe avait annoncé déposer un dossier pour souscrire un Prêt Garanti par l’Etat (PGE) et reconnaissait en juin tabler sur une vertigineuse chute de son activité de 90 % pour le troisième trimestre 2021, soit un manque à gagner estimé à l’époque aux alentours de 300 millions entre avril et juin du fait du coronavirus.
Selon le journal Les Echos, le numéro un européen des résidences de loisirs serait aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser son PGE.
Le scenario qui se profilerait serait celui que Bercy voulait précisément éviter : une restructuration de la dette liée au Prêt Garanti par l’Etat (PGE). La dette serait convertie en capital à hauteur de 90% pour l’Etat. Celui-ci se retrouverait actionnaire indirect puisque les actions Pierre et Vacances pourraient être gérées soit par les banques soit par un tiers pour le compte de l