Prêt immobilier en France : quelles distinctions avec le Royaume-Uni ?

Prêt immobilier en France : quelles distinctions avec le Royaume-Uni ?
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Vous pouvez obtenir un prêt immobilier en France comme au Royaume-Uni. Si le fonctionnement est similaire des deux côtés de la Manche, tout est différent en vérité. Les éléments pour se repérer.

Quelle que soit la nature du crédit et du pays dans lequel vous souhaitez obtenir un prêt immobilier, il y a des critères immuables : disposer des revenus suffisants pour rembourser les mensualités, d’un apport, d’un patrimoine… Mais ces critères ne sont pas appréhendés de la même façon en France et au Royaume-Uni.

Des modalités d’emprunt différentes

Pour des raisons d’abord culturelles, les critères d’octrois opposent les deux côtés de la Manche, alors même qu’emprunter pour acheter un bien immobilier relève de la même opération. En Grande-Bretagne, les établissements de crédit s’intéressent aux actifs (biens immobiliers, épargnes…) possédés par l’emprunteur, et un peu moins à ses revenus et ses charges. L’apport est incontournable, et va conditionner le taux d’intérêt accordé. Pour obtenir un prêt immobilier en France, les critères d’octroi se basent davantage sur les revenus et les charges de l’emprunteur, que son patrimoine personnel. De sorte, qu’il est possible d’emprunter jusqu’à 100%, voire 110%, de la valeur du bien. C’est-à-dire, sans apport et avec les frais de notaires inclus. Cette pratique impensable Outre-Manche a également été pointée du doigt par le Haut Conseil de la Stabilité Financière début 2020 qui a demandé aux banques françaises d’être plus exigeantes sur l’apport.

 

Le recours à un courtier en crédit immobilier : une pratique plus courante au Royaume-Uni

Ensuite, les modalités d’emprunt ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour un prêt immobilier en France, les taux fixes prédominent et la durée de remboursement des prêts amortissables s’échelonne de 7 à 25 ans selon les situations. En Grande-Bretagne, le crédit est accordé pour une durée plus courte, 2 à 5 ans. Du coup, il n’est pas rare qu’il s’agisse d’un crédit in fine, et non d’un prêt amortissable. De même, le courtage en crédit est beaucoup plus répandu : 70% contre près de 40% dans l’hexagone. Cet écart était encore plus important avant 2012 lorsque le courtage en crédit n’était pas encore réglementé en France. Les taux d’intermédiation sont souvent plus élevés dans les pays les plus réglementés. Depuis 2012, la part de marché du courtage en crédit en France est passée de 15% à 40%. La directive européenne « MCD », transposée en 2016, a développé la pratique du courtage dans de nombreux pays tels que le Portugal ou la Belgique. Cet écart entre la France et le Royaume-Uni peut également s’expliquer par la nécessité de négocier très régulièrement les conditions du prêt, et en premier lieu le taux. D’ailleurs, ne soyez pas surpris des différences de valeur. Les banques britanniques margent d’avantage le crédit immobilier qu’en France et relativement peu sur les services additionnels. Au contraire, leurs homologues françaises margent peu le crédit immobilier mais se rémunèrent davantage sur les produits et services complémentaires : assurance emprunteur, compte courant, assurance-vie… Le prêt immobilier en France est avant tout un produit d’appel.

 

Le crédit hypothécaire ou “equity release”

Alors que les banques françaises ne sont pas toujours à l’aise avec la possibilité de dégager des liquidités en hypothéquant un bien immobilier que l’on détient, les anglais procèdent assez couramment à ces opérations “d’equity release” (pour utiliser leurs termes) leurs permettant de gérer dynamiquement leur patrimoine immobilier et de saisir les opportunités qui se présentent à eux. Encore une différence culturelle très forte qui met en avant deux approches très différentes de la façon d’appréhender une garantie immobilière. Alors que le concept même du crédit immobilier est d’octroyer un crédit en prenant une sûreté sur le bien immobilier financé, on pourrait s’interroger sur cette réticence affichée par les banques françaises à octroyer un crédit immobilier sur un bien immobilier que l’on détient déjà et sur lequel il n’y a parfois presque plus de crédit en cours. Que l’on demande un crédit immobilier en apportant en garantie un bien immobilier dont on est déjà propriétaire ou que l’on fasse la même opération pour un bien que l’on souhaite acquérir… au final, le risque de crédit sera bien le même non ? Même emprunteur, même bien immobilier… seule la transaction change. Au-delà du choc des mentalités, à la décharge des banques françaises, le code de la consommation est très protecteur en France et ne faciliterait pas la tâche aux banques lorsqu’il faut exercer la garantie hypothécaire et saisir le bien immobilier. Rien d’insurmontable bien sûr mais les délais seraient bien plus longs, et pendant ce temps, la banque doit provisionner une perte potentielle et mobiliser des fonds propres coûteux.

Pour en savoir plus : L’immobilier et le crédit au Royaume-Uni

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