A lire dans la version papier d’Avril 2023 de l’Agefi Actifs
Par Jean-Baptiste Monié, président de Carte Financement
Dans un contexte de hausse continue des taux, de plus en plus d’emprunteurs potentiels sont amenés à rechercher des solutions alternatives au crédit bancaire. Pour les personnes déjà propriétaires et qui rencontrent des difficultés financières temporaires, la vente à réméré peut ainsi constituer une solution. Mais ce dispositif n’a pas toujours eu bonne presse car utilisé par des investisseurs opportunistes mal intentionnés. La vente à réméré présente pourtant quelques atouts. De quoi s’agit-il ? Pour vendre à réméré, il faut posséder un bien immobilier et accepter de le vendre à un tiers mais en se réservant la possibilité de le racheter pendant une durée déterminée. Il s’agit donc d’une vente avec option de rachat pour le vendeur et qui doit être conclue devant notaire.
En attendant d’exercer son option, le vendeur reste locataire du bien qu’il occupe et paye un loyer à l’investisseur. Pour ce dernier, l’achat peut présenter un intérêt car une décote est appliquée. L’investisseur pourra ensuite revendre le bien avec une plus-value. La durée d’une opération à réméré s’avère relativement courte, entre 24 et 36 mois dans la plupart des cas. Mais le coût pour celui qui vend son bien est élevé et peut parfois atteindre de 30 à 40% du montant de la transaction pour les investisseurs les plus « agressifs ». Certains investisseurs proposent des ventes à réméré en se montrant moins agressifs sur les prix et la durée, avec un coût inférieur à 10% par an et des durées pouvant aller jusqu’à 3-4 ans.
Dans certains cas, la vente à réméré peut dénouer des situations financières très dégradées et permettre au vendeur de rebondir s’il est en mesure de racheter son bien au terme du contrat. Avant de vous engager dans ce type d’opération, assurez-vous toutefois, si vous êtes le vendeur, que vous aurez la possibilité de racheter ce bien sans compter sur un éventuel prêt bancaire, à horizon 2-3 ans.
Pour l’investisseur, la vente à réméré est financièrement profitable, à condition de bien négocier le prix de vente et le montant du rachat. Si le bien n’est pas racheté par le vendeur, il faut s’assurer qu’il puisse être revendu aisément. Quoi qu’il en soit, la vente à réméré est une possibilité qui demande beaucoup de vigilance. Si le contexte actuel redonne de l’attrait à ce dispositif, ne foncez pas tête baissée et sollicitez le conseil de professionnels qui vous guideront dans vos choix patrimoniaux. Sachez qu’il existe le même type de solutions pour faire l’acquisition de ses bureaux.
