Renaud Sudre a travaillé dans le domaine des services télécoms, avant de créer il y a 5 ans, Bail Art, une société de leasing en œuvre d’art. La société est présente en France et en Belgique.
Renaud Sudre (en photo ici à gauche avec son associé Edouard Challemel du Rozier) a accepté de répondre à nos questions.
Vos opérations sont-elles du leasing classique ?
Le terme de leasing est un terme chapeau qui regroupe d’un côté le crédit-bail mobilier, où la valeur du bien louée est inscrite au contrat (BTP, équipements lourds) et de l’autre, la location financière, qui répond bien aux produits à obsolescence rapide, comme l’informatique. Dans ce dernier cas, le bien est souvent remplacé au sein du même contrat.
Les œuvres d’art n’étant pas amortissables, l’acquisition via du leasing permet de réaliser des économies. Les loyers sont une charge déductible au titre de la décoration des locaux. Il est prévu dès le départ une obligation de rachat à une valeur résiduelle .Bail Art fournit un service complet, de la recherche des œuvres puis de leur financement jusqu’à leur accrochage.
Le leasing permet bien sûr de lisser dans le temps la charge de l’investissement et de bénéficier de la déductibilité des loyers. Enfin, le crédit-bail étant une opération « hors bilan », le locataire garde intacte sa capacité d’endettement. Pour nos clients, entreprises ou professions libérales, cela revient au final tout simplement moins cher qu’un achat pur et simple.
Quel point de départ ?
L’initiateur d’un dossier est souvent une profession libérale ou un patron de PME sensible à l’art et souvent acheteur à titre personnel. A cet égard, la location financière est plus souple par de nombreux aspects que le mécénat. Si l’art et l’entreprise peuvent sembler appartenir à des univers différents, ce n’est pas l’avis des salariés et des clients.
Nous sommes très fiers d’avoir réalisé une belle opération d’incentive avec une entreprise du conseil. 15 consultants ont pu accrocher une œuvre d’art, qu’ils avaient choisi, dans leur bureau pendant 2 ans. (Et, en fin de contrats, ils ont pu les garder.)
Qui intervient ?
Certains galeristes ont parfaitement conscience du potentiel du leasing.
Dans le détail, le contrat de location lie notre client et une banque. Bail Art remet à la banque un dossier complet sur l’évaluation des biens. Mais, l’établissement financier regarde surtout la capacité du loueur à honorer son loyer.
Les coefficients dans ce genre d’opérations restent assez élevés, compte tenu du faible nombre de banques expertes sur le sujet. Cela correspond à un taux de 6 à 7% avant fiscalité.
Fiscalement, il est important que le loyer ne soit pas disproportionné par rapport au chiffre d’affaires de l’entreprise ou du professionnel. Tout est une question de mesure. Un cabinet d’avocats peut justifier plus de dépenses de décoration qu’un artisan.
C’est quoi une opération type ?
La durée minimum est de 13 mois pour des raisons légales.
En pratique, nos dossiers s’étalent entre 25 et 30 mois pour un montant moyen de 25.000€.
Quel dénouement ?
L’objectif n’est pas de spéculer sur la valorisation du bien, qui peut varier parfois brutalement à la hausse ou à la baisse en fonction des transactions sur le marché de l’art.
La valeur de rachat des œuvres d’art en fin de contrat est de 7%.
La présence d’œuvre d’art étant bien perçue par l’encadrement et les salariés, et au-delà par les clients, 80% de nos clients qui ont bouclé une location d’œuvre d’art, repartent sur une suivante. Notamment pour ne pas laisser un mur vide, mais également en raison des avantages fiscaux.
Bail Art
7 Rue Edouard Vaillant, 92300 Levallois-Perret
01 46 17 47 19